Les communautés séculières carmélitaines sont des communautés composées de laïcs, fidèles de l'Église appelés à vivre « dans la dépendance de Jésus-Christ », à travers « l'amitié avec Celui dont nous nous savons aimés » et dans le service de l'Église.
Avec les communautés de frères et celles des moniales cloîtrées, ces communautés séculières sont le noyau de l'Ordre des Carmes déchaux. En union avec les frères et les moniales cloîtrées, ses membres sont des fils et filles de Notre-Dame du Mont-Carmel et de sainte Thérèse de Jésus.
Ils partagent par conséquent un même charisme avec les religieux, tout en le vivant avec une claire conscience de leur d'une identité de laïcs. Il s'agit d'une seule famille, avec les mêmes biens spirituels, la même vocation à la sainteté et la même mission apostolique. La vie d'oraison, ce «commerce d'amitié avec Celui qui nous aime et dont on se sait aimé», et une vie fraternelle signifiante constituent la base de leur engagement.
Parlant de l'oraison, notre mère sainte Thérèse avait coutume de dire qu'il s'agit d'un « commerce d'amitié où l'on s'entretient souvent seul à seul avec Celui dont on se sait aimé ». Les Séculiers de l'Ordre s'engagent à consacrer au moins trente minutes par jour à ce commerce d'amitié car Il est vivant le Dieu devant qui nous nous tenons (1 R, 17, 1).
La vie fraternelle est un des éléments-clés de l'héritage reçu de notre mère sainte Thérèse. La réunion mensuelle est le moment fort de cette vie fraternelle. C'est l'occasion de prier ensemble, d'approfondir notre vocation par des moments d'enseignement et de partage. Les moments de partage sont particulièrement importants car ils nous permettent de vivre notre capacité d'écoute attentive dans un esprit d'humilité, d'accueil et d'ouverture. La vie fraternelle est un creuset où se vivifie et se vérifie notre vie d'oraison.
Une seule Règle, appelée la Règle de saint Albert, unit les frères, les moniales et les Séculiers de l'Ordre.
Pour chacun d'eux, cette Règle est actualisée dans des Constitutions, qui précisent les principes qui gouvernent la vie carmélitaine. Les Constitutions des Séculiers de l'Ordre leur tracent le chemin pour intégrer ces grands principes dans leur vie de laïcs.
Au terme de leur formation, les Séculiers sont appelés à exprimer leur désir de suivre le Christ par l'engagement de la promesse. Ils promettent de tendre à la perfection selon l'esprit des conseils évangéliques de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, ainsi que des Béatitudes, selon leur état de vie.
Cette promesse renforce l'engagement baptismal. Elle ne coupe pas du monde celui qui la fait mais, au contraire, l'y enfonce encore plus profondément, au service du dessein de Dieu, au sein de l'Église.
La promesse de chasteté, qui n'est pas continence, renforce l'engagement à aimer Dieu par-dessus toutes choses, et à aimer les autres de l'amour même que Dieu leur porte.
La promesse de pauvreté exprime le désir de vivre selon les valeurs de l'Évangile. Elle vise à un usage évangélique des biens de ce monde et des talents personnels pour les mettre aux service de nos frères et soeurs.
La promesse d'obéissance nous engage à vivre ouverts à la volonté de Dieu, en imitant le Christ qui a accepté la volonté du Père et s'est fait obéissant jusqu'à la mort sur la Croix.
S'engager à vivre selon l'esprit des Béatitudes dans la vie quotidienne devient un témoignage et une invitation au monde à suivre le Christ qui est « Chemin, Vérité et Vie » (Jn 14, 6)
Quand ils sont authentiques, l'oraison et l'apostolat sont inséparables. L'apostolat au Carmel est le fruit de l'oraison. La vocation des séculiers de l'Ordre est ecclésiale et les amènent à être d'abord des témoins vivants de la présence de Dieu puis, ensuite, à prendre leur part de responsabilité afin d'aider concrètement l'Église dans sa mission évangélisatrice, chacun selon son charisme propre. L'apostolat peut prendre une forme individuelle ou une forme communautaire selon les moments, les besoins et les ressources.