Point de prodigue sans pardon qui le cherche,
Rien n?est trop loin pour Dieu ;
Viennent les larmes où le fils renaît,
Joie du retour au Père.
Point de blessure que sa main ne guérisse,
Rien n?est perdu pour Dieu ;
Vienne la grâce où la vie reprend,
Flamme jaillie des cendres.
Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n?est fini pour Dieu ;
Vienne l?aurore où l?amour surgit,
Chant d?un matin de Pâques.
(Dès le début du Carême, nous sommes mis en garde contre une façon trop ritualiste de le vivre. Jeûner, c?est d?abord fuir le péché, et plus encore, répandre l?amour autour de nous et travailler à la délivrance de ceux qui souffrent.)
« Le jeûne que je préfère, n?est-ce pas ceci: dénouer les liens provenant de la méchanceté, détacher les courroies du joug, renvoyer libres ceux qui ployaient, bref, que vous mettiez en pièce tous les jougs ! N?est-ce pas partager ton pain avec l?affamé ? Et encore : les pauvres sans abri, tu les hébergeras, si tu vois quelqu?un nu, tu le couvriras: devant celui qui est ta propre chair, tu ne te déroberas pas.
Alors ta lumière poindra comme l?aurore, et ton rétablissement s'opérera très vite. Ta justice marchera devant toi et la gloire du Seigneur sera ton arrière-garde. Alors tu appelleras et le Seigneur répondra, tu héleras et il dira : Me voici ! »
Lorsque Jésus se manifesta, peu après la venue de Jean, de sa propre voix pour montrer qui il était, il s?écria : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. » Or, comment a-t-il accueilli ceux qui se rendirent à son appel ? Il leur accorda facilement le pardon de leurs péchés, la délivrance instantanée, immédiate, de leurs peines. Le Verbe les sanctifia, l?Esprit les marqua de son sceau ; l?homme ancien fut enseveli, le nouveau fut engendré en ressuscitant par la grâce. Imitons la pastorale du Maître. Penchons-nous sur les Évangiles : comme dans un miroir découvrons-y l?idéal de la sollicitude et de la bonté.
(Homélie de Saint Astère sur la conversion, ?L'ami des hommes?)