Point de prodigue sans pardon qui le cherche,
Rien n?est trop loin pour Dieu ;
Viennent les larmes où le fils renaît,
Joie du retour au Père.
Point de blessure que sa main ne guérisse,
Rien n?est perdu pour Dieu ;
Vienne la grâce où la vie reprend,
Flamme jaillie des cendres.
Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n?est fini pour Dieu ;
Vienne l?aurore où l?amour surgit,
Chant d?un matin de Pâques.
Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Demandez, vous obtiendrez; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve; et pour celui qui frappe, la porte s'ouvrira. Lequel d?entre vous donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ? ou un serpent, quand il lui demande du poisson ? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi, voilà ce que dit toute l?Écriture : la Loi et les Prophètes.
Cherchez en lisant et vous trouverez en méditant; appelez en priant et on vous ouvrira par la contemplation.
(Saint Jean de la croix, Maxime 209)
La prière c?est le Temps à l?état d?holocauste, c?est le Temps à l?état pur, le Temps vide, le Temps net et nu, le Temps vierge qui brûle dans le feu de la Présence ; le Temps disponible comme une coupe que nous ne remplissons pas nous-mêmes mais qu?un Autre remplit. Nous passons notre temps à moudre le Temps, à le broyer, à le briser : faisons dans la prière l?offrande du Temps comme on fait l?offrande de prémices. Nous choisirons ainsi pour notre rencontre avec le Seigneur le temps de notre plus grande liberté, de notre plus grande vacuité, de notre plus grande transparence, de notre plus grande légèreté, le temps où rien, comme dit Jésus, « n?appesantit » notre corps ni notre c?ur, et nous élèverons ce temps-là comme une coupe, au sommet de nos journées ; rempli par la Présence, notre temps vide et pauvre, oui, si pauvre humainement, deviendra sans que nous en ayons conscience, ?plénitude du Temps?.
(François Cassingena-Trévedy, ?Pour toi, quand tu pries??)